Niveau : Difficile
Distance : 32,52 km
Dénivelé ➚ : +1 873 mètres
Durée : 11h de randonnée (pauses, repas et bronzette compris)
A Grenoble, tout le monde connait le Moucherotte et tous les randonneurs locaux sont allés au moins une fois admirer la magnifique vue sur la Vallée de l’Isère et les Alpes du Nord jusqu’au Mont Blanc.
Il existe de nombreux départs à cette randonnée. Un des plus simple consiste à partir de la station de ski de Lans-en-Vercors et de longer la crête jusqu’au Moucherotte en 1h30 environ.
Il est aussi possible de s’élancer depuis Saint-Nizier-du Moucherotte. Là, c’est 2h30 pour arriver au sommet et déjà pas loin de 800 mètres de dénivelé.
Bon nous, on est un peu zinzins, alors on part de Grenoble, plus précisément Fontaine. Bref, de tout en bas. Ce sera entre 5 et 6 heures de grimpette et plus de 1800 mètres de dénivelé. Un joli programme en perspective.
Debout 6h30, pour un départ à 7h… avec une bonne 1/2 heure de retard sur le programme à cause d’un oreiller récalcitrant. Pas grave, en plein été, les journées sont longues.
La météo est avec nous : 24°C annoncés à Grenoble en ce mois d’août, on ne devrait pas souffrir de la chaleur.
C’est donc parti, direction le Moucherotte. Après quelques pas, on voit le sommet : “C’est là-haut qu’on va” lance Damien. On se regarde… Ouais c’est haut quand même !!
Le premier 1,5 km est plat et nous amène au pied du Vercors. Premier panneau de randonnée qui met tout de suite les choses au point :
Déjà 15 bornes rien que pour arriver jusqu’à la première étape, aïe .”Il n’y a pas 15 bornes pour Saint Nizier” précise Damien, qui connait bien le coin. “On va couper au court durant la montée, ce qui évitera de faire 40 bornes au final”. Pas plus mal !
Les directions sont simples : suivre Saint Nizier du Moucherotte et à Saint Nizier, suivre Le Moucherotte. Facile !
Finie la vallée, place à la grimpette. Et malgré une température matinale un peu fraîche pour la saison, les polaires sont rangées dans les sacs après 5 minutes. Les premières vues sur Grenoble apparaissent.
La montée s’effectue globalement à l’ombre et après 45 minutes, on arrive à la Ferme Froussard… enfin ce qu’il en reste. C’est le bon moment pour la première pause.
Un panneau nous indique que la ferme est à 480m d’altitude. Euh… ça veut dire qu’il en reste encore 1400 avant le sommet ?
Heureusement les chemins sont très praticables et ne présentent pas de difficultés techniques. Mais quand même, 1400 mètres !!
Alors on se remet en route, direction La Tour Sans Venin. A partir de là, ça commence à grimper sérieusement. Mais ça ne dure pas et après 10 minutes, on débouche sur un replat, avec une nouvelle vue sur le Moucherotte. OK, on s’en rapproche, mais c’est pas hyper flagrant.
On profite des magnifiques vue sur les massifs de Belladone et de la Chartreuse, mais malheureusement, la vallée est dans la brume.
Après un peu moins de 2 km de faux plat facile, on arrive à la Tour Sans Venin. Damien précise que c’est la dernière étape avant Saint Nizier, mais qu’à partir de là, ça grimpe. En levant là tête, on voit encore le Moucherotte. On est certes plus proche, mais question altitude…
Alors en effet, à partir de là, ça grimpe. D’ailleurs le GPS ne s’y trompe pas, avec des kilomètres à 15-16% de moyenne : ça pique. Et ça dure 3 kilomètres comme ça.
Petit moment de détente tout de même avec une arrivée dans le monde des contes de fées. Non, nous n’avons pas été victimes d’une hallucination post-grimpette: les photos le prouvent 😉
C’est reparti pour environ 200m de dénivelé avant d’arriver à Saint Nizier et sa pause ravitaillement bien méritée. Malgré les 3,5 km annoncés, nous n’en ferons que 2. Là encore, Damien nous a trouvé un raccourci. Les panneaux indiquent parfois le chemin des écoliers !
Et en 3 heures, nous voilà donc arrivés à Saint Nizier du Moucherotte. Jusque là, tout va bien. Une petite pause près de la table d’orientation le temps d’un frichti et de profiter d’une nouvelle vue sur Grenoble et les massifs alpins.
Après 15 minutes de pause, il faut repartir. Le panneau à l’entrée du chemin indique 2h45 pour le sommet. Le parcours est très agréable et surplombe Saint Nizier par des chemins toujours “faciles”.
Après 20 minutes sur ce chemin tranquille, tout change. Damien prend à gauche à l’intersection suivante. Bon, d’un autre côté, il fallait bien que ça grimpe un moment ou un autre. Mais là …
Il reste trois kilomètres avant le sommet et ça grimpe vraiment beaucoup. Damien part devant, en éclaireur, avec sa philosophie qui lui dit que plus il va vite moins longtemps il galère. Loin d’être convaincue, Delphine monte à un rythme plus raisonnable mais régulier.
Toujours pas de risque de se tromper, à chaque intersection, un panneau :
A partir de là, le chemin est en monotrace. Comme il est à peine 11h30, la plupart des randonneurs sont encore dans la montée, sinon en haut. Donc pas de soucis pour se croiser. D’ailleurs, il n’y a pas grand monde aujourd’hui.
On arrive à un promontoire, on en profite pour faire une pause et admirer la vue sur le plateau du Vercors.
Après ça, le chemin grimpe toujours, mais plus régulièrement. Un vrai chemin de montagne, zigzagant le long de la montagne, pour finir par une série de lacets.
On finit par voir le sommet, surmonté de sa station météo. Il était temps, car les jambes commencent à être faibles. D’autant que Delphine a faim depuis presque 1 heure, mais l’idée de manger au sommet a été la plus forte. C’est donc au courage que sont franchis les derniers mètres de dénivelé. Et en 1h45 au lieu des 2h45 annoncées depuis Saint Nizier, on arrive.
Au total, on est parti depuis 5h10 pour un peu plus de 15 km, et 1700 mètres de dénivelé positif.
Au sommet, c’est toute la vallée de l’Isère qui s’offre à nous, les massifs des Alpes du Nord et le Mont Blanc au loin. Face à ce panorama, on oublie la faim, les jambes lourdes et les pieds qui chauffent.
C’est bien beau de photographier en long, en large et en travers, mais il fait faim. Mine de rien, il est 12h30 et ne dit-on pas que l’air de la montagne, ça creuse ?
On se trouve un petit coin d’herbe au calme avec vue sur la Chartreuse et on se repose sous le soleil qui finit par nous faire oublier ce petit vent frais qui agite le sommet.
A 13h, on repart. Pour redescendre jusque Saint Nizier, pas le choix, le chemin le plus court c’est le même. Donc ça descend tout le long, sauf une petite butte d’une centaine de mètre. Tout ça semble très facile, mais si la grimpée a été ardue, la descente le sera tout autant. Delphine est loin d’être rassurée en descente et chaque pas est savamment étudié.
Le passage très pentu qui a été difficile lors de la montée l’est encore plus en descente. C’est très crispée que Delphine, qui déteste les descentes avec des petits cailloux qui roulent (les fourbes), parvient à franchir les difficultés et à arriver jusque Saint Nizier, les pieds recroquevillés au fond de ses chaussures. Le bout des orteils apprécient moyennement le traitement subi.
On profite quand même de la descente pour faire de nouveaux quelques photos. Décidément, on ne se lasse pas du plateau du Vercors.
Il est 14h30 à notre retour à Saint Nizier et on décide de faire une pause dans un snack près de l’église. On profite de la terrasse au soleil et du calme pour refaire le plein d’énergie : crêpe, sandwich, bière et diabolo au menu. C’est surtout le moment pour détendre les pieds et les jambes.
Pour rentrer depuis Saint Nizier, il y a plusieurs chemins, mais le plus court est celui que nous avons emprunté à l’aller. Et comme nous avons tous deux les pieds qui chauffent, autant ne pas rajouter de kilomètres.
Après 30 minutes, il faut repartir. Les 10 kilomètres de descente promettent d’être une galère pour Delphine. Dès que la pente augmente, c’est avec crainte qu’elle pose un pied devant l’autre. Sans être un cabri (loin de là), Damien descend normalement.
Les trois kilomètres les plus pentus sont avalés dans la douleur et ensuite, le chemin n’est pas très compliqué, mais long.
Finalement, vers 18h, nous arrivons en bas, après 11 heures de randonnée et 1870 mètres de montée… et de descente.
Une très jolie expérience qui nous a servi de répétition avant l’objectif du mois de septembre : la descente du South Rim au Grand Canyon et sa remontée dans la foulée avec ses 1500 mètres de dénivelé. Mais après le Moucherotte, ça va être facile non ?
“plus il va vite moins longtemps il galère” philosophie intéressante mais comme Delphine je ne suis pas convaincue non plus ! Vous êtes courageux, je ne sais pas si je pourrais faire toute cette rando en une journée ! Bravo !
Bonjour Stéphanie.
Il faut reconnaître que cette philosophie ne fonctionne qu’une heure maximum. Si le parcours est plus long, il vaut mieux ralentir sous peine de subir plutôt que de profiter de la randonnée.
Ayant habité Grenoble 15 ans, je n’ai jamais essayé de faire cette ascension du Moucherotte en une fois. C’était l’occasion, et j’avoue que je ne le ferai pas tous les jours
Damien