C’était mon rêve de l’Ouest. Depuis mon premier séjour au Grand Canyon en 2008, je n’avais qu’une envie: y retourner pour faire cette rando mythique. Partir du plateau, descendre par les sentiers jusqu’au fond du canyon, profiter des vues extraordinaires, et surtout aller toucher le Colorado. Puis remonter.
Les rangers du parc déconseillent fermement de faire la descente et la remontée en une seule journée. La plupart des randonneurs choisissent donc de dormir au camping dans le fond du canyon avant d’attaquer la remontée. Mais comme nous avions peu de temps sur place, et un peu le goût des défis, nous avons décidé de tenter d’avaler ces quelques 28 km et 1500 mètres de dénivelés positif et négatif en une seule journée. Damien a rajouté une difficulté supplémentaire en effectuant le trajet en mode running, moi je me me suis contentée de marcher. Et de faire des photos 🙂
Conseils avant de partir
Autant vous prévenir, cette rando reste tout de même réservée à ceux qui ont déjà l’habitude de marcher régulièrement sur de longues distances et qui ont déjà mangé du dénivelé en montagne. Elle n’est pas particulièrement technique (les Américains font toujours des sentiers très clean), mais par contre, c’est quand même long pour les gambettes. Surtout que contrairement à l’habitude, on commence d’abord par descendre avant de s’attaquer à la grimpette. En gros, on garde le plus dur pour la fin !
Autre conseil: ne vous attaquez à cette rando que lorsque les conditions climatiques s’y prêtent. En gros, pas de risque d’orages, et pas de trop de chaleur. Lors de mon premier séjour là-bas, il faisait 28 degrés en haut de canyon, et sans doute plus de 35 en bas, autant vous dire que la petite portion de grimpette que j’avais alors effectuée avait tourné au calvaire. Car autant être prévenu, sur la plupart des sentiers du Grand Canyon, il n’y a souvent pas un poil d’ombre !
Là, nous avons été particulièrement chanceux niveau météo: du soleil, quelques nuages, mais surtout une température d’à peine 20 degrés sur les hauteurs du canyon. Ce qui voulait dire certes 10 degrés de plus en bas, mais ça restait raisonnable. Surtout que j’avais choisi de partir très tôt pour éviter au maximum les grandes chaleurs.
Côté parcours, on a opté pour le “moins difficile”: une descente par le South Kebab Trail et une remontée par le Bright Angel. Ca fait un parcours plus long pour la remontée, mais du coup, celle-ci est beaucoup moins raide. Et mine de rien, ça compte 😉
Départ matinal
Comme nous étions conscient que la rando n’était pas exactement un parcours de santé, on s’est levés très tôt. En effet, je n’avais pas très envie de me retrouver à marcher de nuit sur les sentiers du canyon. Pas totalement folle la guêpe 😉
Le réveil a donc sonné à 5h du matin. L’idée était de débuter la rando alors que le jour commençait à poindre. Comme ça, j’avais une bonne dizaine d’heures de jour pour effectuer mon parcours. Et en plus, j’aurais droit au lever de soleil depuis le canyon !
Un ami me dépose au départ (il y a aussi possibilité de prendre une navette du parc), et me voilà partie !
La première partie du sentier est a priori la plus facile, puisque c’est la descente. Mais ayant quelques soucis de genoux, je m’étais préparé à la sentir passer. Et j’avais raison. Car passés les premiers virages en pente douce, je me retrouve à descendre des marches, des marches et encore des marches. Et aux Etats-Unis, elle ne sont pas petites les marches ! Et comme les mules sont passées avant moi, le sentier est creusé par leurs pas et je me retrouve donc à devoir faire de grandes enjambées à chaque pas. Rien de méchant, mais sur 12 bornes de descente, ça compte.
Heureusement, le paysage est à la hauteur. Les premières lueurs du jour sur le Grand Canyon, c’est vraiment un spectacle inoubliable. Et cerise sur la gateau: je suis absolument seule pour en profiter.
Une descente plus tranquille que prévu
Je continue ma descente, je passe Yaki Point, Ooh Ahh Point (tout un programme) et Cedar Ridge, un vaste plateau. Autant de points de vue splendides, par lesquels j’étais déjà passés la première fois que j’étais venue au Grand Canyon. Mais après Cedar Ridge, c’est l’inconnu, je ne sais pas ce qui m’attend. Et pourtant, j’en suis à peine au tiers de la descente.
C’est donc reparti pour une série de marches. Je croise deux premiers randonneurs, qui ont dormi à Phantom Ranch et attaquent leur remontée matinale. Mon genou commence à grincer, mais ça reste supportable. Les vues sont toujours aussi magnifiques.
J’arrive à Skeleton Point, le dernier endroit où l’on peut se ravitailler en eau avant l’arrivée au Colorado. Mais mes réserves sont au top, la température est plus que raisonnable en cette saison et à cette heure matinale. Néanmoins, j’ai déjà enlevé mes épaisseurs de vêtements en haut et en bas, et je suis donc déjà en short et T. shirt.
Le paysage très sec jusque là, commence doucement à reverdir au fil de la descente. On est loin de la forêt tropicale, mais des plantes et des arbustes se font jour parmi la terre ocre. Le Colorado se rapproche.
Colorado droit devant !
Et voilà que je finis par l’apercevoir au loin tout en bas au détour d’un virage, ce n’est encore qu’un petit serpentin vert, mais à partir de ce moment-là, je n’ai plus qu’une hâte: arriver en bas pour pouvoir le toucher “pour de vrai”.
Donc je redescends encore et encore, un virage après l’autre. Je croise quelques mules qui entament leur remontée (certains touristes décident de s’aider de ces charmantes bestioles pour grimper ou descendre le canyon). Les rangers me demandent si je suis ok, mais oui, tout va étonnement bien. A part un genou qui commence à en avoir marre des marches, je trouve cette descente presque facile. Il faut dire qu’on s’était bien entraîné dans les Alpes et à la salle de muscu avant de venir pour renforcer tout ça. Mais bref, je m’étais attendue à pire.
Après environ 3h de descente, j’arrive à un petit tunnel creusé dans la roche. Le pont qui traverse le Colorado est juste derrière, je peux déjà entendre le bruit de l’eau. Je touche enfin au but.
Après avoir traversé ce pont (et fait 100 photos pour immortaliser l’instant), je dois encore parcourir une ou deux km pour arriver au bord de l’eau. Ca y est, je peux enfin toucher le Colorado !
Il n’y a pas foule en bas, quelques randonneurs attardés qui s’apprêtent à attaquer leur remontée après leur nuit de bivouac, et quelques moniteurs de kayak.
A l’attaque de la grimpette
Je ne m’attarde pas trop car, j’ai maintenant une longue remontée qui m’attend ! Mais au début ça commence doucement, je longe le Colorado dans un sentier recouvert de sable. Pour un peu, on se croirait à la plage. Et à ma grande surprise, ça ne monte quasiment pas. Je continue à marcher, encore et encore, et toujours pas de grimpette. Un doute me saisit: suis-je bien sur le bon chemin ? Chaque année des gens se perdent sur les sentiers du Grand Canyon, et moi avec mon sens de l’orientation totalement déficient, je ne suis pas à l’abri de ce genre de mésaventure.
Bref, je décide de me poser pour regarder la carte. Je me remémore les endroits où je suis passée, oui, j’ai bien retraversé le Colorado, j’ai bien vu un panneau indiquant le Bright Angel Trail, mais c’était tout en bas. Je ne me rappelle pas avoir croisé une quelconque bifurcation, mais avec ma manie de faire des photos et de me laisser absorbée par les beaux paysages, ça a pu m’échapper. Et personne à l’horizon. Par mesure de sécurité, je décide de regarder si j’ai du réseau pour tenter de visualiser où je suis, ça va me coûter bonbon, mais j’ai besoin de me rassurer. Ouf, il y a du réseau et deuxième ouf, je suis bien sur le bon chemin.
Je reprends donc ma route. Toujours pas de montée en vue, mais je commence à croiser quelques personnes. L’un d’entre eux me dit de faire attention, car il vient de voir un serpent traverser le chemin un peu plus haut. Imperceptiblement j’accélère le pas, pas trop rassurée.
Mais finalement aucun reptile ne croise ma route et les premiers lacets de grimpette apparaissent à l’horizon. Me voila rassurée. Je n’aurais pas dû …
Souffrance
Les premiers virages passent relativement facilement. Mes jambes sont raides, mais j’avance d’un bon pas. Bientôt me voila arrivée à Indian Garden. J’ai l’impression d’avoir bien avancé, je suis contente. J’en profite pour faire une petite pause pic-nic, alors que les premiers nuages s’amoncellent.
Trente minutes après me revoilà repartie. Les kilomètres s’enchaînent et je Je commence doucement mais surement à sentir la fatigue s’installer.
Et c’est là, qu’ils arrivent: une série d’au moins 10 lacets de montée, bien serrés et bien raides. Je passe les premiers, le souffle est un peu court, mes jambes commencent à tirer sérieux. Je fais une première pause. Je repars pour la deuxième série. J’ai l’impression de ne pas avancer et que mon sac pèse des tonnes. Ca sent le gros coup de barre. En plus, la pluie commence à tomber. Manquait plus que ça.
J’arrive péniblement à la zone de repos des 3 miles avant le sommet. La pluie s’est arrêté, mais le ciel est bien sombre. Là, plusieurs marcheurs sont dans le même état que moi, avachis sur le bord du chemin. Et comme je ne les ai pas croisés dans la montée, ça veut que soit ça fait des heures qu’ils essayent de se remettre de la première partie de la grimpette que j’ai déjà effectuée, soit la descente a aussi laissé des traces. Dans tous les cas, ça ne présage rien de bon quant à la route qu’il me reste encore à parcourir.
Après plusieurs minutes de repos, à essayer de détendre mes muscles raidis, je repars. C’est reparti pour une série de lacets de grimpette. Chaque pas semble soudain me demander un effort énorme, c’est comme si toute mon énergie m’avait quittée. Je suis obligée de m’arrêter quasiment à chaque lacet pour faire des étirements et me poser 5 minutes. Heureusement que le paysage est à la hauteur, ça me distrait un peu de ma douleur.
C’est comme ça que cahin caha je finis par atteindre la “1,5 mile resthouse”. Je grignote un morceau histoire de me donner un “shot” d’énergie pour finir. Toujours pas d’orage en vue, mais il ne faudrait quand même pas trop trainer. Alors, je remets mon sac, qui me semble de plus en plus lourd et je repars.
Ma route croise celle d’un petit groupe qui semble aussi fatigué que moi. On commence à discuter. J’ai toujours mal partout, mais comme on s’encourage mutuellement pour finir, on décide de ne plus s’arrêter. Ca grimpe toujours mais le sommet est en vue. On aperçoit même quelques Chinois en train de faire des photos. On ne doit plus être très loin.
I did it !
On passe sous une espèce d’arche, je reconnais les lieux, il ne reste plus que quelques centaines de mètres à gravir. Comme je n’ai qu’une envie, c’est d’en finir, je mets mes dernières forces pour accélérer un peu le rythme. Encore un lacet et j’aperçois Damien et mes amis juste au-dessus de moi. Je me jette dans leurs bras. Ca y est, je suis en haut. Je l’ai fait. Cela m’aura pris en tout presque 8 heures. Le début était vraiment tranquille, mais que la fin m’a semblé longue. Malgré tout, si c’était à refaire, je signe de suite, car c’est tellement beau que ça vaut bien quelques courbatures !
Je prends enfin le temps pour lire ton article et clairement bravo ! Je suis incapable de la faire en une journée donc félicitation pour ce défi. En tout cas je trouve que les paysages sont encore plus beaux au fond du canyon que vu d’en haut !
La rando n’a pas été facile, mais la récompense était au bout de l’effort.
Quelle expérience ! Ça m’a vraiment donné envie de le faire, les paysages sont sublimes et ça a l’air bien différent de ce qu’on peut voir en haut 🙂
Si tu en as l’opportunité Aurore, il ne faut vraiment pas hésiter !
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