Niveau : Facile (sans la neige)
Distance : 10,62 km
Dénivelé ➚ : +387 mètres (idem en négatif)
Durée : 3h44 de balade (pause photos et neige comprises)
Fin mai, direction Digne-les-Bains !
Nous avons la chance d’avoir des amis sur place, donc Digne est un point de chute tout désigné dès que l’envie de quitter l’ambiance parisienne nous prend.
L’avantage pour nous, c’est que nous n’avons pas besoin de nous soucier du programme : fans de randonnées eux aussi, nos amis nous font visiter les Alpes de Haute Provence chaussures aux pieds. Au programme cette fois-ci, la Vallée de l’Ubaye. Direction les environs de Barcelonnette et le Lac du Lauzanier.
Comment se rendre au départ de la randonnée ?
A Barcelonnette, prendre la direction de Cueno (Coni) et l’Italie par le Col de Larche (RD 900). Vous entrez dans le Parc National du Mercantour, promesse de beaux paysages, de marmottes, chamois, edelweiss et autres espèces locales.
A la sortie du village de Larche au niveau de l’Auberge du Lauzanier, prendre à droite direction Vallon du Lauzanier et suivre la route sur environ 5 km. La chaussée devient de plus en plus étroite, il faut donc être prudent, surtout en été où le vallon du Lauzanier est très prisé des Italiens notamment.
Au bout de la route, il y a un parking, vous ne pouvez donc pas vous perdre.
Vous pouvez également accéder au départ de la randonnée par le Col de Larche, mais vous rajoutez environ 30 minutes de marche pour atteindre le point de départ de la randonnée. Comptez 45 minutes au retour (hé oui, ça monte ! ).
La randonnée
Tout le monde vous le dira, la montée au lac du Lauzanier est une randonnée facile. Limite balade de santé. Sauf que, comme souvent en montagne, la météo peut aussi venir jouer les invités surprises et rendre d’un coup bien plus compliqué ce qui s’annonçait comme une baladounette tranquille.
Tout avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices. 24 mai, réveil à 8 heures sous le ciel bleu, 25 degrés et grand soleil annoncés pour l’après-midi. Bref, les conditions idéales pour aller randonner en altitude.
Rétrospectivement, on avait quand même eu un petit indice en cours de route: le col de la Bonnette est annoncé fermé pour cause de neige. Mais confiants, on se dit “pas de souci, on monte beaucoup moins haut, et avec ce beau soleil qui chauffe déjà, au pire, on croisera peut-être quelques névés sur le bord du chemin”. L’arrivée au parking confirme cette bonne impression: il y a quelques blancheurs sur les hauteurs, mais rien de bien affolant, et le chemin qu’on aperçoit est parfaitement dégagé.
Tiens d’ailleurs puisqu’on parle de chemin, coté orientation aucun souci à se faire: du parking, il n’y a qu’une seule piste, donc aucun risque de se tromper 😉
La première partie du trajet est très tranquille, entièrement goudronnée et plate. Première bonne surprise: à peine partis, on tombe nez à nez avec quelques marmottes. Dociles et visiblement habituées aux touristes, elles se laissent volontier photographier. Et on ne s’en prive pas :;-)
Ensuite nous reprenons notre route, toujours en mode tranquillou. On longe des alpages herbeux et quelques ruisseaux, le paysage est déjà magnifique ! On est d’autant plus ravis qu’il n’y a pas grand monde avec nous sur le chemin. Au milieu de ces immensités,on se sent un peu seuls au monde. Et pour les Parisiens que nous sommes, rien n’est plus appréciable.
On finit tout de même par doubler une groupe d’une vingtaine de personnes. Pas envie de se retrouver au milieu de ce troupeau, on accélère donc un peu le pas pour être sûrs de profiter du site en solitaire. C’est à ce moment-là que le chemin se met à grimper. Pas d’affolement, ça reste très raisonnable. Mais cette petite grimpette combinée à l’accélération et au soleil qui commence à taper nous amènent à transformer nos pantalons en short et à ranger les polaires au fond du sac.
Au bout de 30 minutes de marche, Damien, parti en chaussures de running, nous fait tout de même remarquer que le manteau neigeux sur les bords du chemin commence à s’épaissir lentement mais surement. Mais pour l’instant, la piste reste parfaitement dégagée, donc on continue. On ne voit pas trop ce qui nous attends, car la route est en lacet. Mais devant nous, ça a l’air d’aller.
Premier obstacle: un petit pont de bois enjambe un ruisseau de montagne. Et là, la neige est bien installée. On traverse prudemment en prenant garde ne ne pas glisser. Ca passe. Mais Damien commence à avoir les pieds mouillés. On continue malgré tout à grimper. Petit à petit, des tas de neige commencent à apparaître sur le chemin. On traverse un névé, puis deux. Puis à un moment, le chemin disparaît quasiment complètement sous la neige.
Après 15 min à ce régime, Damien se retrouve avec les pieds complètement trempés et finit par dire qu’il va rebrousser chemin. Pour notre part, équipés de chaussures de randos et encore bien au sec, on décide de continuer. D’autant que notre ami, qui connait bien le coin, nous dit qu’il nous reste environ 20 minutes de grimpette et on est arrivés.
Nous voilà donc repartis à trois. La neige est niveau du haut de nos chaussures, mais ça reste praticable. Au détour d’un lacet du chemin, on se retrouve tout de même face à une vaste pente entièrement recouverte de neige immaculée. On ne distingue plus du tout le chemin. Mais bon, notre ami connait a route, donc pas d’inquiétude, on le laisse passer devant et c’est parti pour la montée.
Je suis juste derrière lui, et assez rapidement, je le vois s’enfoncer de plus en plus dans la neige. A chaque pas, ses pieds disparaissent, puis ce sont ses mollets, ses genoux. La pente s’accentue. Rapidement, on se retrouve avec de la neige jusqu’à mi-cuisse et la progression prend de plus en plus de temps, puisqu’il nous faut lever les jambes bien haut pour ressortir de la neige.
Mais normalement, on est plus très loin, donc on poursuit notre route. D’autant que cette immensité neigeuse est vraiment splendide ! On passe un lacet, puis une grimpette, encore un lacet. Toujours pas de lac en vue. Au bout d’une quarantaine de minutes, je finis tout de même par demander si on est bientôt arrivés. Mais rassurez vous, bien que ne voyant plus très bien où on marchait, on n’était pas pour autant perdus. C’est juste que la neige a considérablement ralenti notre progression.
Au bout d’une heure, et alors que nos pieds ne sont plus du tout au sec, on finit par apercevoir le lac. Autant vous le dire tout de suite, on en a ch…, mais ça en valait amplement la peine. Le lac est quasiment dégelé, et sa couleur bleu profond se distingue clairement sur le manteau neigeux. Ses eaux calmes jouent le rôle de miroir où se reflètent parfaitement les sommets enneigés. Magique !
On passe une bonne trentaine de minutes à faire des photos. On monte à la petite chapelle juste au dessus du lac (fermée), pour faire encore des photos. Bref, on profite de l’endroit.
Mais déjà vient l’heure de redescendre. Damien nous attend et puis la perspective du pic-nic assis dans la neige, ça nous refroidit un peu 🙂 Déjà qu’avec nos pieds trempés et notre pause photo prolongée, on n’a plus trop chaud, on ne va pas non plus en rajouter.
On reprend donc le même chemin. Ou plutôt la même trace. Mais entretemps, le groupe est passé par là. Ils nous ont certes bien aplati la neige à certains endroits, mais comme le soleil chauffe, ça a aussi un peu gelé. Au bout de quelques centaines de mètres de pieds qui dérapent, (je ne suis pas très rassurée en descente quand ça commence à glisser …), je préfère quitter la “piste”. Me voilà donc repartie dans la neige. Ca crisse sous mes pas, j’aime bien ! Bon ok, je ne sais pas trop où je marche et ça glisse aussi un peu. Mais bon, aucun risque de me blesser non plus. D’autant qu’au cours d’un voyage précédent, quelqu’un m’a appris la “technique des marches” pour descendre dans la neige sans se retrouver les quatre fers en l’air. En gros, vous descendez talons en pointe, et quand il a beaucoup neigé, avec la pente, ça vous permet de creuser ainsi des petites marches sur laquelle vous appuyez. Et hop, le tour est joué !
Du coup, la descente est beaucoup plus rapide que la montée. Ce qui n’est pas toujours le cas avec moi . Il fait chaud, le ciel est bleu, le paysage est toujours aussi magnifique. Décidément, rien ne vaut la montagne !
Rapidement on revient sur la partie sèche du chemin. Le soleil aidant, la neige a pas mal fondue. Mes pieds sont trempés et ça fait schlok schlok à chaque pas. C’est l’inconvénient des chaussures de rando étanches: une fois que la neige est rentrée, elle ne ressort plus, et ça finit par faire aquarium dans vos chaussures ! Mais bon, ce n’est pas grave, il fait chaud à l’extérieur, donc ça fait un petit rafraîchissement de pieds pas désagréable.
On croise pas mal de randonneurs qui entament leur montée. Mais nous, on ne commence à penser qu’à une chose: manger ! On finit par retrouver Damien, qui s’est trouvé un bon gros rocher plat pour faire une sieste au soleil en nous attendant. Le lieu du pic-nic est tout trouvé ! On reste là une petite heure pour grignoter, se sécher, faire quelques photos, et aussi une sieste éclair. On est bien !
Bilan de la randonnée: 10,62 km, 387 mètres de dénivelé positif (idem en négatif), 3h44 de balade, une paire de chaussettes détrempées, des yeux rouges (je n’avais pas pris mes lunettes de soleil, du coup avec la réverbération sur la neige, ma rétine n’a pas trop apprécié ! ), et un bronzage de cycliste (jambes à l’air, combinées à des chaussettes bien remontées pour empêcher la neige de rentrer, avec le soleil, ça fait des marques ….intéressantes, mais pas franchement esthétiques)
Mais bon, plus sérieusement, c’est une super rando, le lac est splendide, le tracé est facile (fait juste se méfier de la neige en début de saison), donc si vous passez par là, faites un petit détour par le Lauzanier, ça en vaut vraiment la peine !
Je découvre le blog et je me suis jetée sur les aventures palpitantes de Delphine, Damien et leurs amis bas alpins au lac du Lauzanier, je vais maintenant découvrir la suite…
Bises à tous les deux
Heureusement qu’on était accompagnés par nos amis dignois 😉 Bizz
C’est très joli de voir le lac et la vallée sous la neige 🙂 j’y suis monté deux fois en plein été, il y a du monde mais l’endroit est magnifique. Merci pour ce récit et ces photos qui me rappellent de bons souvenirs.
Merci beaucoup Phil ! C’est vrai que l’avantage d’y être allés en début de saison (et avec la neige) c’est qu’au moins on a échappé à la foule 😉